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Bac Impact : Éco Entreprises Québec veut bien faire comprendre l’impact de ce que l’on met dans le bac !

Par Steven Ross

L’organisme de gestion désigné (OGD) de la collecte sélective sur l’ensemble du territoire québécois, Éco Entreprises Québec (ÉEQ), a récemment dévoilé sa nouvelle marque citoyenne, Bac Impact. À moins d’un an de devenir 100 % responsable du système de gestion des matières recyclables, de la collecte jusqu’au tri, ÉEQ publie les principales conclusions d’un sondage révélateur sur les habitudes de récupération des Québécois et lance une campagne nationale de sensibilisation pour amener ces derniers à faire le bon geste de tri au quotidien.

Déclinée sur diverses plateformes (télé, radio, numérique et médias sociaux), la campagne Bac Impact vise à sensibiliser et à informer la population sur l’importance du geste de tri à la source des matières recyclables. Le message à retenir est on ne peut plus clair : seuls les contenants, les emballages et le matériel imprimé sont destinés au bac de récupération, rien d’autre. En d’autres termes, pas de place dans le bac pour la vieille perceuse que l’on voit dans les publicités humoristiques de ÉEQ.

Selon Maryse Vermette, présidente-directrice générale de ÉEQ, l’implication des Québécois dans la collecte sélective est exemplaire, mais il y a un travail de sensibilisation à faire sur le contenu du bac : « Nous souhaitons conscientiser davantage la population au sujet de l’importance du geste de tri afin de hausser tant la qualité que la quantité des matières acheminées aux centres de tri. Bac Impact est une initiative positive et mobilisatrice pour améliorer l’efficacité du système alors qu’il y a encore bien des interrogations sur ce qui va – ou ne va pas – au bac de récupération. »

Le sondage mené par Léger pour le compte de ÉEQ démontre effectivement que les Québécois répondent majoritairement présents pour le tri, mais qu’il y a place à améliorer leur compréhension de ce qui peut véritablement aller au bac. On apprend, par exemple, que 98 % des citoyens participent à la collecte sélective à la maison, mais que seulement 17 % d’entre eux vérifient en tout temps si leurs matières vont ou non dans le bac. Le sondage révèle aussi que 86 % des Québécois affirment avoir l’impression de faire les choses correctement, mais que 47 % d’entre eux pensent à tort que les jouets en plastique peuvent aller dans le bac de récupération.

Marie-Claude Rivet, cheffe, stratégie et affaires publiques à ÉEQ, rappelle que ce qui est envoyé au bac et qui n’y est pas destiné finira de toute façon à l’élimination et confirme que les données du sondage sont représentatives de la situation sur le terrain : « Nous avons vu des piles, des chaises ou même des boules de bowling se retrouver au centre de tri ! Le souci d’envoyer le moins d’articles possible à la poubelle est positif, mais il faut le faire au bon endroit; c’est ce que nous venons dire à la population… avec le sourire ! La formule magique est la suivante : contenant, emballage ou imprimé. Si ça n’entre pas dans ces catégories, on peut l’apporter à un écocentre. »

Les contenants souillés ou mal vidés sont un autre type d’articles qui peut porter à confusion. Est-ce qu’il faut que tous les articles envoyés au bac soient impeccables ? La porte-parole se fait rassurante pour qu’on y voie plus clair : « La réponse, c’est non. On ne va pas gaspiller de l’eau chaude ou mettre ses contenants au lave-vaisselle. Idéalement, il faut juste les vider et les rincer sommairement, mais il n’est pas requis que ce soit reluisant. »

La confusion quant aux matières et articles qui peuvent ou non être déposés dans le bac est certainement exacerbée par le fait que la liste de ce qu’on peut y mettre dépend actuellement de chaque localité. 

La situation sera toutefois uniformisée à partir de l’an prochain, moment où ÉEQ deviendra pleinement responsable du système de gestion des matières recyclables pour l’ensemble du Québec, de la collecte jusqu’au tri : il y aura une seule liste des matières récupérées pour toute la province. Les gens auront la même liste, qu’ils soient à la maison ou chez la parenté ou les amis. 

Autre mise à jour importante, la contribution payée par les entreprises – à ÉEQ – pour couvrir les coûts de la collecte sélective sera redistribuée directement aux municipalités.

Ce changement de paradigme se traduira par des économies tangibles pour les municipalités. À Montréal, par exemple, la mise à jour du système ouvre la porte à des économies d’au moins 20 millions de dollars par année pour la Métropole1.

Selon ÉEQ, le changement de garde amènera donc une uniformisation du système pour les citoyens en plus de générer des économies pour les municipalités : «  Le système de collecte sélective sera optimisé et plus économique, en plus d’offrir un service commun à l’ensemble du territoire. »

La porte-parole de l’OGD confirme toutefois en souriant qu’une chose demeurera inchangée : « Nous ne prendrons pas les perceuses ! Ça, ça restera exclu ! »

  1. https://projetmontreal.org/nouvelles/tournant-majeur-dans-le-systeme-de-collecte-selective-montreal-et-eco-entreprises-quebec-concluent-une-entente-de-partenariat-visant-a-optimiser-lecosysteme

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