Cette année, le magazine 3RVE fête ses 20 ans. C’est une belle occasion de souligner la contribution des nombreux spécialistes qui ont participé à faire évoluer positivement l’industrie des matières résiduelles au Québec au cours des deux dernières décennies, notamment en partageant leur expertise à travers les pages de cette publication unique.
À pareille date l’an dernier, j’y saluais, entre autres, les efforts déployés ces dernières années pour moderniser les systèmes de consigne et de collecte sélective. Bien qu’il reste du travail à faire pour concrétiser tous les aspects de ces importantes réformes, déjà, nous pouvons être fiers des avancées réalisées pour améliorer ces chaînes de valeur et réduire l’élimination des matières.
Dans les années à venir, un des secteurs prioritaires est celui de la construction, de la rénovation et de la démolition, qui est un grand générateur de matières résiduelles au Québec, dont une part encore trop importante va à l’élimination. Par l’entremise de sa Stratégie gouvernementale de développement durable 2023-2028, le gouvernement du Québec compte montrer l’exemple en ce qui concerne l’écogestion des résidus de chantiers pour les bâtiments publics. Par exemple, dans les contrats publics, des conditions et des critères d’écoresponsabilité visant la récupération, le recyclage et la traçabilité des matériaux sont maintenant ajoutés, lorsque cela est possible.
Cette stratégie est complémentaire à la Stratégie de valorisation de la matière organique, dans le cadre de laquelle plusieurs actions ont été réalisées depuis 2020 pour relever les défis touchant la mise en valeur de certaines matières, dont le bois, qui se retrouvent dans les résidus de construction, de rénovation ou de démolition (ex. : peu de tri à la source et contamination des matériaux, peu de débouchés pour les matières triées, valorisation peu concurrentielle versus élimination). Avec les investissements importants consentis ces dernières années pour créer le réseau d’écocentres de récupération du bois, améliorer le tri à la source et moderniser les centres de tri, et avec les réflexions du comité d’experts visant à proposer d’autres actions concrètes à réaliser prochainement, nous sommes sur la bonne voie pour que ce secteur contribue pleinement à la transformation en cours au Québec.
D’autres leviers financiers, stratégiques et juridiques se sont également ajoutés cette année aux incitatifs existants. Par exemple, la Loi sur la performance environnementale des bâtiments et modifiant diverses dispositions en matière de transition énergétique vient tout juste d’être adoptée. Elle vise à améliorer la performance environnementale de tous les bâtiments afin de réduire leur consommation d’énergie et leurs émissions de gaz à effet de serre, et ce, de leur conception à leur déconstruction ou leur démolition. L’État souhaite aussi faire preuve d’exemplarité dans ce domaine. C’est pourquoi des travaux importants de rénovation sont à prévoir d’ici 2030 afin que les infrastructures publiques concourent à l’atteinte des objectifs climatiques. Ces projets sont autant d’occasions de mettre en valeur notre patrimoine bâti, de développer nos savoir-faire et de participer à la transformation de l’économie québécoise.
En terminant, je suis fier que notre gouvernement s’engage auprès de partenaires comme les éditeurs et les collaborateurs de ce magazine, qui contribuent à partager les connaissances et à faire rayonner les initiatives porteuses dans un domaine essentiel à la transition économique en cours. La feuille de route en économie circulaire sera d’ailleurs notre nouveau levier stratégique dans ce domaine. L’amélioration de notre indice de circularité est une autre priorité du Québec, pour laquelle l’industrie de la gestion des matières résiduelles est appelée à se mobiliser activement dans les années à venir, et je l’en remercie.