ReportageLa technologie au service de la gestion des déchets

La technologie au service de la gestion des déchets

Par Sophie Gendron

Les travaux du BAPE portant sur l’état des lieux et la gestion des résidus ultimes sont suivis avec attention par Enviro Connexions. Néanmoins, reconnu pour les innovations technologiques qu’il a mises en place, le complexe environnemental de Terrebonne de l’entreprise s’inscrit déjà comme un chef de file dans la gestion responsable des matières résiduelles.

« Le BAPE va nous donner des lignes directrices, mais nous avons toujours été des pionniers dans l’installation de nouvelles technologies, justement sur le plan de la gestion des résidus ultimes », explique André Chulak, coordonnateur aux communications de l’endroit qui se définit comme le premier complexe environnemental en importance au Québec.

Une centrale électrique alimentée au biogaz a par exemple été mise en service sur place en 1995 : une première au Québec.

Enviro Connexions a de nouveau fait figure de pionnière en implantant, en 2014, la plus importante usine de production de gaz naturel renouvelable au Canada. L’objectif : valoriser la totalité des biogaz générés sur le site.

« Ce sont des choses qu’on a mises en place à une époque où on ne demandait pas encore aux lieux d’enfouissement de valoriser les biogaz », relève M. Chulak.

L’usine de biométhane – ou gaz naturel renouvelable – produit une quantité d’énergie qui permettrait de chauffer l’équivalent de 23 000 résidences en hiver, illustre le coordonnateur aux communications.

Pour l’heure, le gaz produit est revendu et envoyé vers le réseau de gazoduc Trans Québec & Maritimes qui transite près du complexe environnemental, propriété d’Enviro Connexions.

Détail non négligeable : une soixantaine de camions de l’entreprise sont néanmoins alimentés au gaz naturel renouvelable, une belle façon de boucler la boucle.

Gestion écoresponsable

En plus d’un lieu d’enfouissement technique, l’endroit, situé dans le secteur de Lachenaie, compte une déchetterie (ou écocentre) et une plateforme de compostage des résidus verts. Les bacs bruns des villes de Terrebonne et de Mascouche y sont aussi traités dans un bioréacteur.

Enviro Connexions exploite également un centre de tri dans l’arrondissement montréalais de LaSalle et trois sociétés de transport qui veillent au transport des différentes matières. L’entreprise, qui emploie 450 personnes, est ainsi présente dans l’ensemble des filières de la gestion des déchets.

Son complexe environnemental sera assurément appelé à jouer un rôle important dans la mise en œuvre des conclusions du BAPE. L’entreprise a d’ailleurs participé à l’exercice en déposant un mémoire, souligne André Chulak.

Selon lui, des projets sont toutefois déjà en marche afin de poursuivre l’optimisation du traitement des matières organiques au complexe environnemental et de réduire l’empreinte écologique des activités. Déjà, l’entreprise a réduit de façon marquée sa production de gaz à effet de serre.

Au cours des dix dernières années, des investissements ont aussi été réalisés afin d’utiliser les technologies de pointe pour capter et traiter l’ensemble des eaux de lixiviation sur le site, note le coordonnateur aux communications.

Implanté sur un terrain d’environ trois kilomètres carrés, le complexe Enviro Connexions n’entrevoit aucune problématique d’espace à moyen et à long terme. Une quatrième demande d’autorisation depuis 1993 a néanmoins été déposée l’automne dernier au BAPE afin de pouvoir exploiter une nouvelle portion du site.

Notons qu’il s’agit de l’unique lieu d’enfouissement technique situé sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). 

Présent dans la collectivité

Branché sur la communauté, le complexe environnemental a par ailleurs participé à la mise en œuvre d’un programme de sensibilisation sur la gestion des déchets offert aux étudiants et à la population. Différents comités de suivi environnementaux ont aussi été implantés.

Selon André Chulak, l’endroit a notamment été le premier lieu d’enfouissement technique à mettre en place un comité de vigilance qui réunit autant des citoyens que des élus des municipalités environnantes, de même que des représentants de groupes environnementaux.

La gestion et le contrôle des odeurs ne sont d’ailleurs pas pris à la légère. Dix résidents du voisinage sont entre autres invités depuis près de vingt ans à siéger à un comité de suivi des odeurs et à rapporter toute observation olfactive inhabituelle.

Durant la saison estivale, des patrouilleurs sont également en poste de façon quotidienne dans les quartiers environnants afin de s’assurer que les activités du site ne génèrent aucun inconvénient pour le voisinage.

« Nous cherchons toujours à en faire plus.  Nous visons la gestion optimale de nos opérations pour le bien-être des citoyens et de l’environnement. »

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