L’année 2024 marque un moment charnière pour l’équipe du magazine 3RVE puisque nous célébrons notre vingtième année de service !
Les perceptions entourant le développement durable et la gestion des matières résiduelles étaient bien différentes au moment de mettre ce magazine au monde.
Nous nous sentons donc privilégiés de participer à cette discussion depuis un cinquième de siècle. Nous sommes très reconnaissants, chers lecteurs, de votre assiduité au cours des années, et sommes également reconnaissants envers les acteurs de l’industrie, qui continuent de répondre présents chaque fois que nous leur proposons diverses collaborations.
Merci à tous !
Bien que nous soyons en mode célébration, nous ne baissons pas la garde pour autant ! Plusieurs sujets chauds font surface dans l’industrie de la GMR en ce moment, et nous entendons bien en faire le tour pour vous cette année. Alors que plusieurs changements législatifs et sociaux importants sont en cours, nous nous sommes demandé comment les réseaux publics étaient touchés et comment ils s’attelaient à la gestion des matières résiduelles.
Pour ce premier saut dans la sphère publique, nous avons opté pour un tour d’horizon du monde de l’enseignement. Plus précisément, nous avons voulu voir comment les établissements d’éducation supérieure abordent la gestion des GMR.
Sont-ils imputables de leurs actions à un corps supérieur ou ont-ils toute la liberté nécessaire pour implanter des mesures novatrices ? Quelles sont leurs initiatives les plus avant-gardistes et percutantes et, à l’opposé, où leurs défis se situent-ils ? Existe-t-il une cohésion au sein du réseau ou les établissements font-ils cavalier seul ?
Pour vous livrer un état des lieux, nous avons donc rencontré deux universités et deux cégeps répartis aux quatre coins du Québec. Plutôt que de prétendre fournir un portrait détaillé et complet de la GMR dans le milieu de l’enseignement supérieur, ce dossier met en lumière les tendances actuelles et les questions qui méritent d’être approfondies à travers les réflexions et le vécu de celles et ceux qui ont les deux pieds dans la GMR au quotidien.
Tous plus passionnés les uns que les autres, nos interlocuteurs nous ont présenté leurs initiatives à succès, en nous expliquant les contraintes avec lesquelles ils doivent composer.
Ils ont notamment identifié un important angle mort dans la gestion des résidus de construction, rénovation et démolition. Ils ont également souligné le fait que l’inclusion des notions liées à l’environnement dans le cursus scolaire ou dans la culture organisationnelle des établissements n’est pas encadrée par l’État. En d’autres mots, faire du développement durable une priorité est laissé à la bonne volonté de chacun… selon les ressources disponibles !
À la lumière de ce portrait, plusieurs réflexions s’imposent. D’abord, en 2024, est-il encore sensé de gérer les grands travaux de rénovation selon la logique du plus bas soumissionnaire, sans en considérer les coûts environnementaux ?
Par ailleurs, à défaut de pouvoir financer adéquatement les initiatives durables en éducation, le gouvernement ne pourrait-il pas agir comme agent multiplicateur en élargissant les succès actuels à l’ensemble du réseau ? Par exemple, créer un guide québécois des bonnes pratiques en développement durable pour accompagner les différentes institutions pourrait être un bon premier pas.
Faire du développement durable un pilier central de nos établissements d’enseignement n’est pas un souhait, c’est une nécessité. Ces institutions sont des symboles du savoir et du bien commun. Elles doivent pouvoir jouer ce rôle pleinement. Elles doivent éduquer et donner l’exemple.
Compte tenu du jeune âge de la population concernée, un investissement dans le réseau de l’éducation offre un retour garanti et rentable à très long terme. Les centaines de milliers de jeunes qui fréquentent nos cégeps et nos universités sont une armée d’influenceurs qui peuvent agir sur les mentalités de leur entourage. Utilisons leur fougue et leur pouvoir de changement !
Bref, il est primordial que le réseau de l’enseignement bénéficie de moyens pour se structurer afin que ses initiatives novatrices perdurent et se multiplient, et ce, en ce qui a trait tant à la sensibilisation qu’à la gestion de ses matières résiduelles.
Parce que les plus grands changements sociaux commencent sur les bancs d’école, nous espérons que le dossier proposé dans cette parution contribuera à faire avancer les discussions publiques et, ultimement, à faire en sorte que des politiques toujours plus durables soient établies. Parce qu’en matière d’environnement, demain, c’est maintenant.
Bonne lecture !