ÉditosL’industrie de la GMR doit utiliser son AS

L’industrie de la GMR doit utiliser son AS

Par André Dumouchel

Depuis très longtemps, l’industrie de l’environnement réclame une personne capable de connecter avec le grand public. Une personne pouvant passer le bon message, mobilisant, positif, et qui fera en sorte que le citoyen posera le geste approprié pour améliorer ses résultats. Mais surtout, une personne qui suscitera la confiance et qui rassurera le citoyen dans son geste.

Eh bien voilà, le connecteur vert est là !

Bien sûr, il n’était pas très loin pendant toutes ces années. En fait, il se construisait. Car il faut comprendre que Grégory Pratte ne s’est pas levé un matin en se disant qu’il allait jaser de poubelles avec Ginette et William sur Facebook. Il gravite plutôt dans l’univers de la gestion des matières résiduelles depuis près de 20 ans. Il a du vécu !

Il a tout d’abord fait ses premiers pas à mes côtés, ici, aux magazines. À travers sa multitude de rencontres et de conversations téléphoniques avec les gens du milieu, il a acquis une fine connaissance de l’écosystème de la GMR au Québec. Ensemble, nous avons créé des outils de communication et une campagne de sensibilisation grand public que nous avons déployés dans une soixantaine de villes de la Rive-Nord de Montréal. Gregory a donc réfléchi à la pensée du citoyen et l’a décortiquée. Il a bossé, ça n’est pas tombé du ciel

Par la suite, il a fait le saut chez Tricentris, aux côtés de mon ami Frédéric Potvin. Tous ceux qui connaissent Frédéric et sa façon de diriger vous diront qu’il s’agissait du contexte idéal pour que Grégory puisse pleinement s’émanciper et prendre son envol. Au menu, beaucoup de latitude et un grand terrain de jeu. Il s’est bien amusé !

La période de la pandémie a représenté un tournant pour lui. C’est à ce moment que la page Facebook et le nombre de communications avec les citoyens ont explosé. Ont suivi une collaboration à l’émission de télévision matinale Salut, bonjour !, des chroniques radio et quelques autres apparitions. Il est devenu le visage de la démystification du bac bleu. Pour plusieurs, c’est lui, l’expert !

Maintenant agent libre, Grégory offre à l’industrie une connexion directe et facile avec le grand public. Cela m’apparaît être une véritable bénédiction pour l’industrie au moment où d’importantes réformes se mettent en branle autour des systèmes de consigne et de collecte sélective. Il me semble évident que Grégory doit jouer un rôle majeur, le contraire serait contre-productif.

Les premières mesures des réformes commencent à peine à entrer en vigueur. Ginette et William auront beaucoup de questions à poser. À mon avis, on touche difficilement aux habitudes des gens sans créer des remous, c’est pourquoi la population réagira fortement. Car bien qu’elle ait été avertie, je crois que la population ne saisit pas réellement les changements qui s’en viennent. Un peu à l’image de La petite vie, les vidanges font partie des habitudes et des préoccupations quotidiennes. Préparez-vous !

Ces importants changements nécessiteront de faire les choses autrement en ce qui concerne la communication avec les citoyens. Il faudra « défaire » certaines habitudes pour en créer de nouvelles. Pas simple !

Cela fait 30 ans que l’on supplie jeunes et moins jeunes de mettre leurs matières recyclables dans le bac bleu, avec un succès plutôt partagé. Ça stagne. Et maintenant, on souhaite qu’ils effectuent une sorte de tri à la source en considérant une nouvelle possibilité pour disposer de leurs objets : est-ce que cet objet doit être déposé aux poubelles, au bac de recyclage, ou dois-je le rapporter pour récupérer quelques cents ? 

Grégory croit que les membres de l’industrie travaillent en silo, et il a bien raison. Dans le reportage, il dit vouloir stimuler la conversation avec les gens, parce que selon lui, c’est ensemble qu’on peut faire bouger les choses. Souhaitons que son appel soit entendu, car il serait dommage que l’industrie n’utilise pas cet as qu’elle vient de découvrir dans sa manche.

Nous désirons en conclusion souhaiter un joyeux 20e anniversaire au CETEQ ! Formidable partenaire du magazine 3Rve, le CETEQ a accompli un travail remarquable au cours de son existence afin de rassembler et d’épauler l’expertise privée de l’économie verte. À tous ceux qui s’y investissent et qui y contribuent, bravo et bonne fête !

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