Enviro CompétencesUne ressource sous-utilisée

Une ressource sous-utilisée

Par Stéphane Champagne

EnviroCompétences est avant tout connu pour sa mission de développement et de formation de la main-d’œuvre dans les secteurs de l’environnement et de l’économie verte. Mais cet OSBL situé à Montréal demeure une ressource sous-utilisée, croit sa directrice générale Dominique Dodier. Portait d’un organisme souhaitant voir les entreprises en environnement rayonner davantage.

Fondé en 1996, EnviroCompétences fait partie des 26 comités sectoriels de la province. Il se présente comme une « passerelle » entre Emploi-Québec et les quelque 5000 entreprises œuvrant de près ou de loin en environnement. Environ 60 % de ses activités tournent autour du développement de programmes de formation continue en classe ou à distance.

En 25 ans d’existence, il a créé 65 thématiques de formation, permettant ainsi à des dizaines de milliers de travailleurs québécois de développer et d’améliorer leurs compétences. Le secteur environnemental emploie actuellement 68 000 personnes au Québec.

Grâce aux formations qu’il offre, aux études qu’il réalise et aux connaissances qu’il diffuse, EnviroCompétences est présent dans tous les secteurs de l’environnement, allant de l’eau (la plus importante filière de l’industrie de l’environnement au Québec) à la gestion des matières résiduelles, en passant par la décontamination des sols.

« Nous ne faisons pas de lobbying et je ne suis pas un porte-étendard, tient à préciser Dominique Dodier, en poste depuis 15 ans. Nous n’avons pas de membership membres, nous ne sommes pas une association et nous sommes apolitiques. »

Les programmes de formation chapeautés par EnviroCompétences ne relèvent pas du hasard. Et ils ne sont pas exclusifs à une entreprise. Les lois et règlements, mais aussi les besoins d’un sous-secteur donné, dictent les besoins en formation, dit-elle.

« Toutes nos formations sont issues d’un besoin concerté, explique la dirigeante. Après avoir identifié un besoin, nous faisons une demande au Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la main-d’œuvre (FDRCMO : le fameux 1 % consacré à la formation). Ensuite, ça prend de six à huit mois pour mettre au point une formation. La personne formée qui réussit son examen reçoit une attestation ou un diplôme. »

Par exemple, il existe une formation à distance sur mesure, conformément au Règlement sur les halocarbures. Mécaniciens de véhicules, frigoristes, réparateurs d’appareils électroménagers et autres travailleurs manipulant des équipements contenant des halocarbures doivent impérativement suivre cette formation (et la réussir !). C’est chaque année l’un des cours les plus souvent offerts par EnviroCompétences.

Idem pour le cours sur la décontamination microbienne, lequel doit être suivi par les techniciens et techniciennes en restauration après sinistre. En marge de la pandémie de COVID-19, ce type de connaissances s’avère d’ailleurs très utile par les temps qui courent.

Rayonner davantage

La formation continue représente environ 60 % des activités d’EnviroCompétences. Les trois autres axes autour desquels l’organisme travaille sont les ressources humaines, l’information sur le marché du travail et la promotion des métiers et des carrières en environnement.

L’OSBL de huit employés (auxquels se greffent une trentaine de spécialistes) soutient donc les entreprises en environnement dans la gestion de leurs ressources humaines. Dominique Dodier est particulièrement interpellée par ce sujet : diplômée en relations industrielles, elle fait partie de l’Ordre des conseillers en ressources humaines et en relations industrielles agréés du Québec.

Quant au marché du travail, l’équipe d’Enviro-Compétences mène des études, fait des analyses et pose des diagnostics sur la question. Entre autres enjeux de l’heure : la pénurie de main-d’œuvre. « La pandémie n’a fait qu’accentuer le problème. Le taux de chômage est actuellement de 8,6 % pour l’ensemble du Québec. Dans les entreprises en environnement, il est de 3,8 % », dit-elle.

Enfin, la promotion des métiers et des carrières en environnement est un autre dossier faisant partie des missions de l’organisme. « Le secteur sera en forte croissance au cours des prochaines années. Il faut le rendre attrayant, rappelle Mme Dodier, qui est derrière la création d’EnviroEmplois.org, un site Web consacré exclusivement à l’affichage d’emplois dans le secteur de l’environnement et de l’économie verte.

« Les entreprises du secteur de l’environnement sont plus effacées, davantage dans l’ombre. Ce devrait pourtant être le contraire. Les trois quarts des entreprises du secteur ont une influence sur la santé publique. Et en temps de pandémie, 70 % de nos entreprises ont été reconnues comme offrant un service essentiel. »

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