ÉditosNouvelle réalité, nouveaux défis 

Nouvelle réalité, nouveaux défis 

Par André Dumouchel

Depuis combien de temps entend-on parler des changements climatiques ? Longtemps, non ?

Malgré tout, le Québec ne semble pas encore prêt à y faire face. Du moins, pas en ce qui a trait à la gestion des matières résiduelles générées par des événements météorologiques extrêmes.

L’actualité nous l’a rappelé l’été dernier, alors que certaines municipalités ont durement été frappées par des pluies historiques qui ont provoqué des inondations et des refoulements d’égout.

La gestion de la montagne de matières résiduelles engendrées par ces sinistres est devenue prioritaire. Et un constat s’est imposé : cet aspect, pourtant très pratico-pratique, semble passer sous le radar des autorités dans leurs plans de mesures d’urgence. 

Un maire des Laurentides avance même qu’il s’agit d’un « angle mort » des mesures d’urgence, dans le cadre du reportage principal du magazine que vous tenez entre vos mains.

Son équipe et lui ont dû multiplier les démarches in extremis pour éviter que les déchets et résidus de toutes sortes s’accumulent en bordure de route. Difficile de se préparer à ce qu’on n’a jamais expérimenté, raconte-t-il.

La situation préoccupe également le Conseil des entreprises en technologies environnementales au Québec (CETEQ). La gestion des matières résiduelles est sous-estimée dans le contexte des changements climatiques, selon le directeur général, Kevin Morin. 

Les voyants sont donc au rouge. Le Québec sera-t-il mieux préparé dans les années à venir ? Les changements climatiques ont longtemps semblé loin, très loin, de notre quotidien. On a longtemps cru que tout cela se produisait ailleurs. Mais ces bouleversements sont désormais très concrets ici, chez nous. Et il y aura d’autres épisodes de pluies diluviennes ou d’autres vents dévastateurs.

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Interpellé sur la question, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) assure être au rendez-vous avec des investissements de 1,2 milliard de dollars dans des mesures visant l’adaptation aux impacts des changements climatiques. 

En raison des risques d’inondation, faudra-t-il aller plus loin et faire une croix sur les appartements aménagés dans les sous-sols? La question a récemment fait des vagues à Montréal, où les propriétaires et locataires de certains immeubles ont vu l’eau monter à plusieurs reprises.

Difficile de croire qu’on doive en arriver là. Mais, dans les circonstances, il ne faudrait pas oublier qu’une partie de la solution repose également sur un financement accru des infrastructures souterraines. Plusieurs réseaux d’égout sont vétustes et incapables de recueillir l’eau de pluie lors de fortes averses.

Comme pour les matières résiduelles, cet aspect de la nouvelle réalité climatique semble passer inaperçu.

Chose certaine, le Québec peut sûrement s’inspirer de ce qui a été mis en place dans l’État de la Floride, fréquemment touché par des ouragans. La gestion des déchets et des débris, y compris ceux issus de la construction et de la démolition, est prise en charge par des centres de tri.

Bien implantée en Floride, l’entreprise québécoise Sherbrooke OEM, qui fabrique et installe des équipements dans ces centres de tri, est de ce fait témoin des défis qui s’imposent au Québec.

Chapeau à l’équipe de la municipalité de Saint-Lin–Laurentides. Elle a su faire preuve de résilience et a rapidement trouvé des façons pour communiquer et rassurer ses citoyens le 9 août dernier, alors que 260 millimètres de pluie se sont abattus dans cette région. 

Les médias sociaux, désormais incontournables, ont été mis à profit. Des publications en direct ont même été réalisées par le maire, Mathieu Maisonneuve. Des vidéos ont aussi été produites pour rappeler l’importance de trier les déchets. Autant d’initiatives dont pourront s’inspirer d’autres municipalités la prochaine fois. Car il y aura une prochaine fois.

20 bougies

Difficile également de passer sous silence l’anniversaire de 3Rve, qui souffle cette année sur 20 bougies.

Deux décennies, donc, à traiter d’un sujet aussi niché que la gestion des matières résiduelles, mais ô combien essentiel, vous en conviendrez.

La pertinence et la cohérence du magazine ont été démontrées à de multiples reprises au fil des ans, comme le souligne notre reportage consacré à cet anniversaire.

3Rve a toujours été au cœur de l’actualité de la gestion des matières résiduelles, contribuant à mettre en lumière ses acteurs, voire à leur offrir une tribune. Les sujets d’impact n’ont pas manqué. Et la mission est demeurée la même.

Si ce travail d’information reste possible, c’est en partie grâce à l’appui des annonceurs fidèles. Ils contribuent à leur façon à la circulation des idées, au partage des préoccupations et des solutions, ainsi qu’à mettre l’accent sur les bons coups de l’industrie.

Pour tout ça, merci !

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